Solidarité à Colmar : petits déjeuners et boîte à savons
Un café chaud, un sourire, une écoute. À Colmar, les petits déjeuners solidaires et la Boîte à savons offrent bien plus qu’une aide : un moment d’humanité, de répit, de dignité. Des gestes simples, portés par des bénévoles engagés, qui font toute la différence.
Des petits déjeuners où l’on prend le temps d’écouter
Depuis 2023, Caritas Alsace organise à Colmar des petits déjeuners solidaires qui ne nourrissent pas que le corps. Trois matinées par semaine, lundi, mercredi et samedi de 8h30 à 11h, les locaux situés rue de l’Eau ouvrent leurs portes à toutes celles et ceux qui en ont besoin : sans domicile fixe, retraités isolés, familles précaires, travailleurs en difficulté…
Autour d’un café chaud, de tartines de pain beurré et de confiture, ce sont jusqu’à 40 personnes qui se retrouvent à chaque permanence. Mais plus qu’un simple petit déjeuner, ces rendez-vous sont avant tout un moment de chaleur humaine, d’écoute et de convivialité.
« Ici, on m’a tendu la main. C’est calme, c’est tranquille. » explique Patrick 68 ans vit à Colmar. Ancien mécanicien, sa vie a basculé après des problèmes de santé, une perte d’autonomie et des revenus tombés à 350 euros par mois. Grâce à ces petits-déjeuners, il a retrouvé un peu d’équilibre.
Une équipe de bénévoles dévoués
Pour faire vivre ce moment d’humanité, une quinzaine de bénévoles se relaient chaque mois selon un planning bien rodé. L’engagement est souple : certains viennent une fois, d’autres plusieurs fois par mois. Tous partagent un même objectif : offrir un accueil digne et humain.
« Même à Noël ou pendant les jours fériés, nous restons ouverts, car ce sont des moments où la solitude se fait particulièrement ressentir », confie une bénévole.
Sylviane, bénévole depuis deux ans, apprécie « l’accueil, le partage, les belles rencontres et les échanges humains ». Anne-Marie, 86 ans, bénévole, vient chaque semaine : « On écoute, on les accueille avec le sourire, parfois avec une petite blague. »
Le lieu n’a cessé d’évoluer : démarré avec une seule matinée hebdomadaire et quatre ou cinq personnes accueillies, l’accueil s’est développé. « C’est petit, mais c’est voulu. On ne veut pas faire de la distribution impersonnelle. C’est un lieu convivial, avec une dizaine de personnes maximum à la fois, accompagnées par trois bénévoles disponibles. »
Parmi les visiteurs, certains ne restent que 20 minutes, d’autres plusieurs heures. Une femme, venue avec son enfant, reste toute la matinée : chez elle, l’ambiance est tendue, ici, elle trouve une bulle de sérénité.
Des gestes de solidarité bouleversants
« Les gens ici sont très simples. Ils vont à l’essentiel. Il y a un contact vrai. » confie Linda, 55 ans, infirmière et bénévole.
Elle se souvient d’un geste fort : « Une femme dans le besoin a trouvé 50 euros par terre. Elle est venue nous les donner pour que cela serve aux petits déjeuners. C’était pendant la période de Noël. »
Ici, chaque personne a un parcours, souvent cabossé. Et ce lieu leur offre plus qu’un repas : un espace pour rompre l’isolement, se reconstruire, et reprendre confiance.
La « Boîte à savons » : redonner la dignité par l’hygiène
Juste à côté, la « Boîte à savons » complète cet accueil en proposant gratuitement des produits d’hygiène de première nécessité. Anne-Marie, bénévole depuis 21 ans. a vu naître la « Boîte à savons », issue d’un projet paroissial. Aujourd’hui, les collectes viennent des écoles, des églises, des groupes scouts. « On trie, on range, on prépare. Ce n’est pas juste donner des savons. C’est offrir un peu de dignité, de fierté. » explique-t-elle.
« Les personnes viennent tous les deux mois avec un formulaire. On établit une fiche par famille et on distribue selon la composition du foyer. » précise Jeanne, bénévole, depuis sept ans.
Chaque jeudi matin, une dizaine de familles sont reçues par une équipe de six bénévoles. Le mot d’ordre : respect et dignité. Car être propre, c’est aussi pouvoir se présenter au monde avec confiance. « On voit les gens arriver réservés, et repartir avec le sourire. »
Parmi les produits distribués : dentifrice, shampoing, savons, mais aussi parfums ou produits d’entretien. Une collaboration avec l’entreprise Sopocycles permet aussi de recycler les petits savons des hôtels pour en faire des savons neufs, redistribués gratuitement.
Depuis six ans, les bénévoles fabriquent même leur propre lessive maison, sensibilisant les personnes accueillies au retour des bidons vides, pour les recharger lors des prochaines distributions.
Ces deux initiatives, portées par Caritas Alsace, sont discrètes mais profondément utiles. Elles répondent à des besoins concrets, dans un esprit de respect, d’écoute et de partage.
